L’église « Notre dame de l’Assomption »

L’église est aussi appelée « Notre dame de l’Assomption ». L’originalité de cet édifice est que l’on ait, il y a 40 ans, employé pour le construire, les techniques d’assemblage les plus modernes.

Ses pierres proviennent du « Rocher de fer », taillé sur l’estran il y a des siècles, pour bâtir les premières demeures du hameau.

Ces schistes argilo-calcaires, émergés à l’ère secondaire, les tuiles rondes de pays utilisées, ainsi que le campanile qui rehausse l’ensemble, apportent à cette église une élégance harmonieuse dans le style architectural typiquement brénais.

L'église "Notre dame de l'Assomption" - La Brée les Bains

Origine du projet

Cette église a été édifiée par les entreprises artisanales du bâtiment de La Brée secondées bénévolement par ceux, d’ici ou d’ailleurs, qui étaient désireux de mener à bien une si belle aventure, les uns poussés par leur foi, les autres par leur civisme sachant que tout service de proximité était bénéfique pour cette jeune commune née en 1953.

L’originalité de cet édifice réside dans le fait que, bien qu’il n’ait que 50 ans et que les techniques d’assemblage les plus modernes aient été employées pour le construire, ses pierres proviennent du « Rocher de fer », taillé sur l’estran, il y a des siècles, pour bâtir les premières demeures du hameau. Ces schistes argilo-calcaires, émergés à l’ère secondaire et les tuiles rondes de pays font un ensemble qui prend place avec élégance dans le style architectural typiquement brénais.

Au départ, un ancien chai avec son quéreux, propriété d’un célèbre habitant du village, M. Paul MONTEAU. Une question se pose en 1950 lorsque ce bienfaiteur décède et lègue, par testament, ce bien à l’association diocésaine de La Rochelle et Saintes pour le transformer en église. « Que faire ?  » Il y a là beaucoup de pierres mais en nombre insuffisant et personne n’a les moyens de financer la construction d’un édifice religieux.

Mais des pierres, à La Brée, ce n’est pas ce qui manque ! Les Brénais partent donc à leur recherche, dépistant le plus petit tas, le moindre mur écroulé et obtenant de beaucoup de propriétaires l’autorisation de conduire ces cailloux éparpillés vers le chai. Il n’est pas possible de nommer tous les fournisseurs ni tous les transporteurs : citons cependant le docteur DUPUIS de Chaucre qui donna trois camions et M. Franck COULON des Sables Vignier qui fournit 51 m3. Nos fourmis savaient dépasser les limites de leur territoire pourvu qu’on leur offrit les mêmes pierres que celles du chai ! Cependant, il peut être constaté, à l’intérieur, que quelques pans de murs ont été complétés par des moellons calcaires.

Ainsi, valeur inestimable, le matériau s’amoncelle peu à peu ! Mais il faudrait également et impérativement de l’argent !

La messe qui sera dite dans le chai fournira bien grâce aux quêtes et aux troncs, quelques subsides mais ils serviront d’abord à quelques réparations : toiture, portes, à quelques aménagements : bancs, autel.

Mais pour l’édification d’une église, il deviendra nécessaire de solliciter des dons. En 1957, les sommes recueillies sont telles que la décision est prise au sein de l’association diocésaine de déclencher les formalités administratives nécessaires à la construction de l’église.

Construction

Administrations religieuses

  • Propriétaire : association diocésaine de La Rochelle et de Saintes.
  • Mandataire : Monseigneur Raymond VIAUD, vicaire général.
  • Responsables paroissiaux : MM. les curés MATELOT et Tugdual RAOUL.
  • Gérants des dons : Mmes Yvonne LAMOUREUX et Andrée JOUHANNEAU, MM. Louis GENEST, Edouard PERES, LESTIENNE, Jean Baptiste LAVAL.
  • Trésorier : M. Raoul GAZEAU

Administrations civiles

  • Architecte : M. Jacques JOSSELIN établira un premier plan le 9 Juillet 1957 et M. Raymond VIAUD déposera en mairie la demande de permis de construire le 19 Décembre 1957.
  • Le maire, M. Olivier MONTEAU, délivrera l’arrêté d’alignement le 20 Décembre 1957 et le permis de construire au nom de M. Raymond VIAUD, le 4 Mars 1958.

Les travaux

Maçonnerie :

entreprise Juliard Désormeau pour les fondations, maçonnerie, nef et campanile, couverture avec l’aide bénévole des entreprises de Lucien Loup et Albert Garnier. Démolition du chai : par des « pros » ou des « amateurs bénévoles » et nivellement du terrain dégagé afin de permettre, à cet endroit, le stationnement des prêtres ou des fidèles.

Fournisseurs :

  • chaux :Emile MASSÉ
  • ciment : Elie PARIS
  • gravier : Dominique GONCALVES
  • sable : Emilien RENAUD
  • briques, moellons et tuiles : entreprise Juliard DESORMEAU

Menuiserie-charpente :

  • entreprises Paul GRELLIER et Raoul GAZEAU pour la pose du tillis, solives et fermes de la charpente, la fabrication des portes.
  • Fournisseurs bois : La Rochefortaise des Bois et M. PETIT de La Pallice.
  • Quincaillerie : A. BOMPOINT.Dons : tout le tillis en châtaignier offert par M. Henri CARRÉ DE Champagne-Mouton, les planches par M. LESTIENNE.

Plomberie-Zinguerie :

  • Entreprise TERRAS pour main-d’oeuvre et fourniture de chenaux, tuyaux, rampe, balustrade et la croix et, par la suite, Alain VAUZELLE.

Peinture-vitrerie :

Entreprise Charles DIGOUT pour fourniture et main-d’oeuvre à la sacristie.

Électricité :

  • Travaux offerts par M. LESTIENNE.

LE BUDGET

L’apport gratuit des pierres, du tillis en châtaignier et de la main-d’oeuvre bénévole est inestimable : les dons ont donc financé les techniques de construction et les matériaux d’assemblage. Néanmoins, compte-tenu des moyens de ce financement et de sa durée, la trésorerie a eu grand besoin, au bout de 8 ans, des deniers providentiels inespérés apportés par M. Le Curé Tugdual Raoul.

INAUGURATION

Ainsi, Monseigneur Xavier Morilleau, évêque de la Rochelle et Saintes, a-t-il inauguré NOTRE DAME DE L’ASSOMPTION le 20 Septembre 1959, évènement qu’immortalise dans l’église, le petit vitrail carré.

AMÉLIORATIONS

Depuis et pendant 50 ans se sont poursuivis, tant à l’intérieur qu’à l’extérieur, les améliorations nécessaires.

A l’intérieur :

L’autel : comme il a été demandé, après la construction, que les prêtres officient face aux fidèles, le premier autel a été démoli. Un second l’a remplacé plus éloigné du mur. L’esthétique y a gagné.

Le bateau : le 24 Juillet 1960, M. Raymond VIAUD bénit « le Sphinx », une maquette de la corvette qui remorqua en 1833 l’allège qui portait l’obélisque de Louxor jusqu’à Paris. Ce bateau était un don d’Etienne TETAUD de Bourcefranc. Au début du mois d’Août 1980, il a été volé.

Les vitraux : le grand vitrail est une illustration de l’Apocalypse de St Jean : il nous présente Marie vivante dans la gloire de Dieu, victorieuse des puissances du mal. Il a été réalisé par Van Guy de Tour en 1965 et a été offert par James et Marguerite ALLEN.

Les autres vitraux sont l’oeuvre de Félix BAZIN de Nantes : St Pierre, Ste Anne, St Paul (en hommage à Paul Monteau), St Eutrope (patron de la chapelle de la Brée, détruite pendant les guerres de religion), Ste Véronique, St Antoine et le baptème de Notre-Seigneur.

Embellissements : à l’initiative du Père Dérat, un carrelage en grès de Saintonge de la briqueterie d’Aytré, une moquette sous l’autel, un habillage en ciment des poutres en 1983 et le crépissage des murs de la tribune et du baptisètre en 1989 donnent à la nef une fière allure. Grâce à l’entreprise Marcel VAUZELLE, en 1994, la tribune et son escalier recevront un sol assorti à celui du parterre en grès d’Artois. C’est M. Bernand MASSÉ, seul, qui réalisera le délicat habillage des marches.

C’est aux dons d’ébéniste de M. Paul GRELLIER que l’on doit les portes, le buffet d’orgue, le plafond de la sacristie, l’étagère qui porte le Saint Sacrement, les bougeoirs.

Le confort :

En 1983, de nouveaux bancs à dossier accueillent plus agréablement les fidèles et, pour rendre l’air plus respirable, un vasistas est pratiqué dans le plafond de la tribune en 1988. Il permet aussi un accès plus facile à la cloche et à la pendule.

La musique :

Grâce à la paroisse de Dolus, un harmonium est offert à La Brée, le tabouret vient de St Denis en 1980. Mme Régina FOLKE en sera la titulaire. En 1982, grâce à M. Louis ROBILLARD, organiste, un orgue du conservatoire de Lyon sera démonté puis transporté à La Brée. En 1984, il sera installé dans l’église suivant une maquette de Paul JOUHANNEAU et l’aide de l’entreprise Marcel VAUZELLE : depuis, avec l’aide des dons reçus et aux recettes de la « fête brénaise », il sera transformé en un orgue électronique, conception et savoir-faire du docteur ès sciences physiques Michel BOITEUX et à tout le travail bénévole et inestimable qu’il a fourni pendant 14 ans.

A l’extérieur :

Croix et paratonnerre : la croix qui pendant 30 ans a surmonté le campanile, était l’oeuvre de M. René TERRAS. Au-dessus se trouvait un paratonnerre cédé par M. et Mme RAIMBAULT. Primitivement installé sur leur villa la « Jeanne-Henri », ils ont alors pensé que tout en haut de l’église était une meilleure place. Cependant, après tant d’années, il fallait le remplacer. Depuis 1988, une croix-paratonnerre, en cuivre, muni d’une pointe Franklin, protège à nouveau le village : une production d’un spécialiste, M. Sisto PALUZZANO de Langoiran.

Cloche et horloge : 

Deux petites cloches ont occupé pendant vingt ans un sonneur bien connu. Elles sont été remplacées par une cloche « Paccard », qualité carillon, d’Annecy, commandée par M. Tugdual RAOUL, curé. Elle pèse 105 kg et sonne le fa dièse. Cette année 2010, au bout de 20 ans, là-haut dans les embruns, ses roulements à bille ont dû être remplacés.

Gravés dans le bronze : son nom « La Brénaise Marie-Madeleine », sa devise « Je vous invite tous dans un même amour », « Henrie Andrieux », curé doyen, « André Lefèvre », maire, « Roger Poumeyrie », parrain, « Madeleine Gazeau », marraine.

Elle a été baptisée le 2 juillet 1978 en même temps qu’on inaugurait également une horloge car le 11 février de la même année, le conseil municipal de La Brée avait décidé de faire installer sur l’église une horloge : une des dernières volontés de M. Maurice MORANDEAU qui a légué sa fortune à la commune. C’est la maison Huou de Nantes qui a installé la cloche, la maison Lussault de Thiffauges, l’horloge.

Ces installations ont été très souvent en panne, en 1980 et 1986. Si bien qu’en 1993, M. le curé Marcel GABORIAUD décide d’acquérir une nouvelle horloge avec la participation de la commune : électronique, réglée sur satellite, elle est indéréglable et a deux cadrans !

Et elle en subit, des assauts : le plus célèbre étant la tempête de l’hiver de 1980 qui a nécessité la révision de la toiture par l’entreprise Daniel JAULIN.

Et maintenant ? on continue…

Par exemple, M. Philippe BONNEAU prend en charge la surveillance de la nouvelle installation de chauffage et de l’éclairage.

M. Bernard CHALUMEAU répare bénévolement la grande porte, éventrée par des vandales.

Le technicien A. MACÉ de la Plaine-Haute dans les Côtes d’Armor vient remettre en état le balancement de la cloche et une nouvelle plaque commémorative a été fixée sur l’église grâce à de nouveaux dons. Que de chemin parcouru en 50 ans !

Quelle est-elle cette église ?

La providence divine, à Marie consacrée, telle que l’ont rêvée les croyants.

Protectrice, quand l’orage gronde.

Serviable car elle dispense à tous l’heure exacte.

Culturelle, récréative pour le public des concerts.

Témoin de la vie à la mort de ses habitants.

Merci à tous ceux, pasteurs ou laïcs, qui ont tant fait pour elle. Merci à tous ceux qui lui permettrons après 50 ans d’assumer ses missions.

Merci à Mme GAZEAU, ancienne directrice de notre école, pour ses recherches qui ont permis à ce texte de voir le jour.

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